jeudi 5 mars 2015

Inter Tice 2015

InterTice 2015

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L’Atelier Canopé d’Evry, en collaboration avec la Dane de l’académie de Versailles propose à la communauté éducative deux journées sur le thème du numérique éducatif... conférences, forum, présentation d’équipements et de pratiques pédagogiques. 
L’Atelier Canopé d’Evry poursuit son engagement dans l’innovation pédagogique et vous propose de découvrir la pédagogie inversée. 
A cette occasion, tous les membres de la communauté éducative pourront découvrir ou approfondir les modalités de mise en place de cette pratique innovante.

Du 1er au 30 mars, une expérimentation est ouverte à tous les enseignants désireux de se lancer et à tous ceux qui souhaitent partager leurs expériences...
Grâce aux nouvelles technologies et à l’ère du numérique l’enseignement évolue... le temps du magistral est révolu, l’enseignement se fait à distance et l’apprentissage en présentiel selon Marcel Lebrun.
Vous souhaitez comprendre et expérimenter cette nouvelle pratique pédagogique innovante ? Alors, il est encore temps de vous inscrire !
Et pour bien mesurer les enjeux de la pédagogie inversée,
Christophe Batier, directeur technique de l’ICAP (service Innovation Conception et Accompagnement pour la Pédagogie) et responsable recherche et développement e-learning à l’Université Lyon 1 vous invite à suivre  :

3 séances d’activité à faire en ligne du 1er au 30 mars :
  • Séance 1, du 1er au 10 mars  : C’est quoi une classe inversée ? (1h d’activité en ligne)
  • Séance 2, du 10 au 20 mars : Comment la mettre en oeuvre ? (1h d’activité en ligne)
  • Séance 3, du 20 au 30 mars  : Travailler en réseau (1h d’activité en ligne)
  • Séance 4, le 31 mars de 14h30 à 16h30 : Synthèse des expérimentations en présentiel avec Christophe Batier à la mairie d’Evry.

Vous souhaitez assister aux deux conférences prévues le 31 mars à la mairie d’Evry ?
(Inscriptions en ligne sur notre site)

  • De 14h30 à 16h30 : Conférence - débat, synthèse des expérimentations par Christophe Batier
  • De 17h15 à 19 h00 : « La vision du numérique dans les nouveaux programmes » par M. Boissinot, recteur de l’Académie de Versailles de 2004 à 2013, ancien président du conseil supérieur des programmes.
Voir en ligne : Plus d’informations sur InterTice

mardi 3 mars 2015

LA CLASSE INVERSÉE OU LA RÉORGANISATION DE L’ESPACE-TEMPS

Cette communication vise à montrer comment les technologies de l’information et de la communication facilitent la mise en oeuvre d’une pédagogie centrée sur l’apprenant, prenant en compte les dimensions de l’espace-temps dans sa formation. Le paradigme d'enseignement doit laisser plus de place au paradigme d'apprentissage où les aspects pédagogiques qu’ils soient transmissifs, formatifs ou immersifs ne peuvent être dissociés de l’organisation des différentes activités qu’elles se déroulent en présentiel ou à distance.

CANAL U

Les outils de la Classe Inversée




Présentation de la Classe inversée

Ce site a pour but d’expliquer le concept de classe inversée à tous les professeurs qui souhaitent avoir un réel impact auprès de leurs élèves et qui veulent connaitre les meilleures méthodes pour développer une ambiance de classe motivante et décontractée.

Présentation de projets dans une classe inversée

Exemple de classe inversée

Ce concept connait un succès grandissant : de plus en plus de professeurs à travers le monde modifient leur façon de “faire la classe” pour passer à un modèle plus pratique et plus humain. Ce modèle part d’une idée très simple : le précieux temps de classe serait mieux utilisé si on s’en servait pour interagir et travailler ensemble plutôt que de laisser une seule personne parler.

La classe inversée : plus qu’une méthode, une philosophie

Le fonctionnement est le suivant : les élèves reçoivent des cours sous forme de ressources en ligne (en général des vidéos) qu’ils vont pouvoir regarder chez eux à la place des devoirs, et ce qui était auparavant fait à la maison est désormais fait en classe, d’où l’idée de classe “inversée”. En réalité, on va surtout profiter du temps libéré en classe pour organiser des activités, des projets de groupe et des échanges qui vont donner un vrai sens au contenu scolaire. Beaucoup de variantes sont possibles, mais la finalité est de passer d’un modèle centré sur le professeur à un modèle centré sur l’élève afin de répondre aux besoins individuels de chacun.
Groupe d'élèves et leur professeur utilisant le modèle de classe inversée
Professeur guidant un groupe de travail
Il s’agit donc davantage d’une philosophie que d’une méthode à proprement parler. C’est une façon d’aborder l’enseignement, de repenser ce qui est fait en classe pour améliorer l’expérience d’apprentissage. C’est un outil au service du professeur que celui-ci peut adapter selon ses élèves et ses objectifs. Voilà pourquoi il existe autant de façons d’inverser sa classe que l’on peut en imaginer.
Les cours mis à disposition des élèves peuvent provenir de sources diverses, y compris du professeur lui-même s’il souhaite créer son propre contenu (si c’est votre cas, vous trouverez des outils et des conseils dans les autres parties de ce site). On observe même des élèves proposer leurs propres vidéos. En clair, tout ce qui fonctionne bien peut être utilisé.

Un modèle plus humain

Le professeur a un rôle de tuteur et aide un élève sur un ordinateur lors d'une classe inversée

Les interactions deviennent plus conviviales
Les avantages de ce modèle sont multiples, mais le principal est la liberté qu’il procure. Il est libérateur pour les élèves car ils ne sont plus contraints à rester assis en silence durant des heures, ils peuvent désormais “vivre” en classe et avoir des échanges riches avec le professeur et les autres élèves. Ce modèle est aussi libérateur pour le professeur, qui n’est plus obligé de répéter encore et encore les mêmes leçons à des classes endormies ou agitées, et qui a enfin du temps pour discuter directement en tête-à-tête ou en petits groupes avec ses élèves. Il prend alors un rôle de tuteur, à leur coté et toujours disponible, ce qui lui permet de mieux les découvrir et de les comprendre. Il peut adapter son aide en fonction de chacun et son travail en devient plus efficace. C’est aussi plus gratifiant car les élèves le considèrent maintenant comme un pair toujours prêt à les aider plutôt que comme une figure autoritaire. Les relations sont donc plus détendues et les résultats scolaires s’en trouvent améliorés.

…et plein de bon sens

Elèves qui utilisent une tablette iPad en classe inversée

Atelier d’écriture collective

D’un point de vue pratique, ce fonctionnement est encore une fois plus logique : un élève qui bloque sur un problème n’est plus contraint à baisser les bras tout seul chez lui. Ce travail sera dorénavant effectué en classe, laquelle pourra prendre des allures d’atelier géant où l’entraide et la collaboration prennent le pas sur la compétition.
 
D’autre part, lorsqu’un élève regarde ses cours en vidéos, il peut mettre en pause à tout moment et revoir un passage autant de fois qu’il le souhaite pour être certain de l’avoir bien compris. Il peut aussi en profiter pour noter des questions qu’il posera ensuite au professeur en classe. A l’inverse, dans le modèle classique, peu d’élèves osent interrompre un cours et avouer qu’ils n’ont pas compris quelque chose, ils passent alors le reste de l’heure perdus car il leur manque un élément, et quand vient la fin du cours, le professeur n’a bien souvent plus de temps pour répondre aux questions.

Embrassons la nouveauté

Elèves devant un ordinateur en classe inversée travaillant sur un projet de photographie
Des élèves fiers de leur projet
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le concept de classe inversée mérite qu’on s’y intéresse. Notre ancien modèle était justifié quand nous n’avions pas d’autre moyen pour transmettre les connaissances, mais maintenant que les technologies nous le permettent, il n’a plus de raison d’être. Il est temps de prendre du recul et de repenser l’éducation. Les technologies sont devenues omniprésentes, alors soyons pragmatiques : plutôt que de chercher à les interdire en classe, utilisons leur potentiel et redonnons à nos élèves l’envie d’apprendre.
(sources photos : 1, 23, 4, 5)

Les cartes heuristiques dans le cadre d’une classe inversée [Entraînement à l’Histoire des Arts]


Il paraît normal de faire des brevets blancs en français, en mathématiques, en HGEC pour entraîner les élèves à l’examen final. Mais on se soucie moins d’organiser des oraux blancs pour l’histoire des arts. Pourtant cela serait tout aussi nécessaire. C’est un exercice particulier, parfois NOUVEAU, dans lequel beaucoup d’élèves ne sont pas à l’aise. La classe inversée et les cartes heuristiques semblent incontournables pour gagner du temps, intéresser les élèves et recentrer le rôle de l’enseignant sur la pratique de l’oralité.
I. QU’EST-CE QUE LA CLASSE INVERSÉE ?
1. Le COURS est fait à la maison et les exercices en classes
2. Les outils pour transmettre les connaissances
II. L’APPLICATION A L’HISTOIRE DES ARTS
1. Ce soir en devoirs : regarder des vidéos sur internet !!!
– C’est au professeur d’orienter les élèves sur internet, en leur donnant des liens pour visionner et étudier une œuvre d’art (de préférence, une œuvre non présentée en fin d’année) : « La maison France« , « Guernica« , « L’affiche rouge« , etc.
– Le travail de l’élève consiste à noter sur une CARTE heuristique les principales informations de l’œuvre à son rythme (car il peut repasser la vidéo autant de fois que nécessaire) :HDA
          2. Le lendemain, c’est la mise en situation d’entrée
- L’enseignant voit avec les élèves convoqués, le barème et les attentes : HDA Evaluation L. FécampEvaluation HDA L– Tour à tour, les élèves passent l’oral blanc munis de leur brouillon : ils présentent l’œuvre, puis sont corrigés sur le fonds et la forme.
III. LES RÉSULTATS
- Les résultats attendus : moins de stress, disparition de tics fâcheux, meilleure maîtrise et précision des connaissances (avec un bémol : la classe inversée n’est pas utilisée ici pour la mémorisation -d’ailleurs est-ce le but de la classe inversée ?- : l’objectif est de vérifier la compréhension de l’information et de corriger les éventuelles mauvaises interprétations).
- Pourquoi ne pas étendre, mais ponctuellement, la classe inversée à des COURSd’HGEC.


Qu'est-ce qu'une "classe inversée" et à quoi cela peut-il servir ?

Par LEXPRESS.fr, publié le

Qu'est-ce qu'une "classe inversée" et à quoi cela peut-il servir ? C'est le sujet principal cette semaine de Rue des Ecoles, l'émission de France Culture consacrée aux débats d'éducation. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/education/qu-est-ce-qu-une-classe-inversee_1494155.html#im9dVkH0uKcx8FKC.99

Qu'est-ce qu'une "Classe inversée"?





La pédagogie en classe inversée, de l'école au lycée.
afp.com/Alain Jocard
Trois invités cette semaine dans "Rue des Ecoles" pour essayer de comprendre en quoi consiste la pédagogie de la "classe inversée" et pourquoi il provoque cet engouement soudain: 

- Héloïse Dufour, universitaire de formation scientifique (biologiste), explique ce nouveau
image: http://cdncache-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png
concept d'enseignement, dans lequel les rôles traditionnels d'apprentissages sont "inversés", 
- Vincent Faillet, professeur agrégé de SVT au Lycée Dorian à Paris, et Pascal Bihouée, professeur de Sciences physiques au Collège Sainte-Marie de Saint-Brieuc, dans les Côtes d'Armor, adeptes de cette innovation pédagogique au collège et au lycée, témoignent de l'implication des élèves et des réactions souvent positives des parents. 


MOOC et classe inversée : Les défis pédagogiques posés par l’ère numérique

On considère aujourd’hui l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies comme un bouleversement culturel comparable à la découverte de l’écriture et à l’invention de l’imprimerie. Historiquement, chacune de ces révolutions a eu un impact majeur sur l’enseignement. La situation actuelle n’échappe pas à la règle et soulève des interrogations inédites sur les pratiques éducatives.  Parmi les pédagogies actives ‘dernier cri’ inspirées par ce nouveau paradigme culturel figurent les MOOCs et les classes inversées.
Le MOOC est un cours en ligne massivement ouvert, qui connecte et rassemble des étudiants (mais pas uniquement) qui décident de se former à un domaine de connaissances. On distingue classiquement deux types de MOOCs : les xMOOCs, visant la transmission d’un savoir et les cMOOCs parfois qualifiés d’événements (9) issus d’un processus de co-création du savoir par une communauté d’apprenants. Aujourd’hui les MOOCs composent avec ces deux approches qui tendent à se combiner plutôt qu’à s’opposer.
La classe inversée est une démarche pédagogique qui s’appuie sur les nouvelles technologies pour transmettre les éléments de contenu de la matière avant la séance de cours afin de la rendre plus interactive et plus orientée sur la mise en application des connaissances (10). Cette “petite révolution”, comme l’évoque Marcel Lebrun dans son blog, est aussi une piste d’évolution progressive pour tout professeur désireux de centrer son enseignement sur l’étudiant.
Engagé dans deux cycles de formations sur ces thématiques, l’IPM a proposé un temps de réflexion visant à mieux saisir le contexte qui a permis l’émergence de ces nouveaux dispositifs. Avant de se lancer dans l’aventure MOOC ou classe inversée, il s’agissait de pouvoir se positionner par rapport à trois questions essentielles : Qui est l’étudiant face à nous ? Que doit-il apprendre ? Quel est le rôle de l’enseignant dans cet apprentissage ?
Le temps d’une après-midi, une trentaine d’enseignants se sont réunis pour aborder ces trois problématiques à travers une séance de formation organisée en “classe inversée”. Les principaux arguments de la littérature sur les implications de cette révolution numérique avaient été rassemblés en un répertoire de dix ressources de formats divers (vidéo d’animation, article de blog, interview, etc.). Avant la séance, chaque participant devait prendre connaissance de deux ressources et les synthétiser. Le jour de la formation, les enseignants se sont retrouvés par groupe afin de résumer ces contenus de manière à construire une carte conceptuelle commune. Cet article propose d’en livrer les principaux éléments.
Il se réfère continuellement aux dix ressources qui étaient à disposition des participants et souligne (en italique) les éléments relevés par les cinq groupes d’enseignants qui les ont discutées. La carte conceptuelle élaborée figure en annexe de même que les dix ressources.

Qui est l’étudiant face à nous ?

Le portrait qui est dressé ici concerne la génération qui fréquente actuellement les auditoires de nos universités, le public cible d’une démarche en classe inversée. Notons cependant que si ces jeunes de 18 à 25 ans sont aussi un public potentiel d’un MOOC, ils ne représentent que 20% des apprenants (9 et 10).
Dans son ouvrage “Petite Poucette”, Michel Serres nous livre un regard bienveillant sur cette nouvelle génération, séparée de la nôtre par des changements dont on ne réalise pas encore toute l’ampleur.  Selon le philosophe, les jeunes d’aujourd’hui ne vivent plus dans le même espace (corporel, physique et moral) que la génération qui les a précédés. Plusieurs ruptures peuvent être pointées :
  • Ces jeunes vivent dans un espace qui n’est plus limité par des distances. Ils accèdent aisément à toute personne, à tout lieu, à tout savoir (1 et 2).
  • Leur contact avec la nature est moins physique et pourtant, sensibles aux questions environnementales, ils la pollueront moins (2).
  • Leur entourage humain a changé, en nombre et en variété de religions, langues et cultures (1 et 2).
  • Ces jeunes ont des préoccupations éthiques, conscients de vivre dans un monde interconnecté dans lequel rien ne leur est étranger (1).
  • Les outils numériques sont les derniers sur la liste d’une série d’outils qui ont prolongé les capacités des êtes humains. Après l’extension des forces musculaires,  des sens, de la maîtrise de la nature et des possibilités opératoires de l’esprit, ces jeunes exploitent naturellement les technologies comme un outil qui augmente leur capacité à penser (7).
  • Leurs langages parlé et écrit évoluent a un rythme beaucoup plus soutenu qu’il n’a évolué auparavant (2).
  • Nombreux métiers pour lesquels ils se préparent n’existent parfois pas encore aujourd’hui. (1 et 2).
  • Leurs contacts avec autrui ne résultent plus des appartenances idéologiques, qui structuraient les sociétés passées (sexe, religion, patrie,…) (2).
  • Bien qu’inégaux dans leur capacité à faire un bon usage du numérique, ils sont capables de manipuler plusieurs sources d’information en même temps (2).
  • Dans un rapport plus horizontal que vertical avec la génération précédente, ces jeunes attendent qu’on leur donne une autonomie et un apprentissage plus individualisé (7 et 10).
  • L’enseignant peut dès lors veiller à trouver des dispositifs d’apprentissage qui correspondent aux personnalités des apprenants et les respectent. Les étudiants ne sont pas tous des extravertis collaboratifs, tout comme la classe inversée n’est pas uniquement un lieu de travail en équipe. L’engagement introverti doit être respecté et valorisé. Le temps de la réflexion est nécessaire pour chacun et un moment doit lui être consacré (8).

De quel savoir parle-t-on ?

Avec la culture numérique, le savoir est largement disponible, diffusé et décliné sous des formats multiples (3). De l’article scientifique aux commentaires d’un blog en passant par des leçons filmées sur Youtube et par les ressources de Wikipedia, les accès à un domaine de connaissance sont innombrables. Cette variété dans les modalités d’entrée est intéressante car elle diversifie les points d’accroche avec les connaissances préexistantes (3).
Le cMOOC se base d’ailleurs sur cette idée du savoir comme “patrimoine commun” (9) où la capacité à créer des réseaux est une stratégie essentielle dans le processus de création de connaissances.  Par sa communauté d’apprenants, le cMOOC ouvre à un mode de connaissance distribuée qui permet le développement de nouvelles idées et la prise en compte de points de vue différents (9).
Dans un contexte où l’étudiant utilise le même outil pour communiquer sur les réseaux sociaux et pour rechercher de l’information (et qu’il fait souvent ces deux activités simultanément !), une des missions de l’enseignement est d’amener l’étudiant vers le discernement des sources de qualité et vers des savoirs moins superficiels (1). Ce qui importe est donc moins la transmission de savoirs que l’acquisition de compétences à gérer cette masse de savoirs et à les appliquer (10). Le connectivisme tel que défini par Georges Siemens intègre la complexité de ces défis majeurs pour la connaissance.
Pourrait-on pousser l’argument plus loin encore et concevoir Internet comme une mémoire, un réservoir de connaissances qui dispenserait l’étudiant de mémoriser des savoirs pour se concentrer uniquement sur l’esprit critique et la résolution de problèmes ? Normand Baillargeon ne le pense pas. Un réservoir d’information et de connaissance préalable est le premier outil d’une réflexion critique. Ainsi si l’accent aujourd’hui est mis sur l’idée d’une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine, la première présuppose la seconde (4).

Quel est le rôle de l’enseignant ?

Comme on l’a compris, il ne suffit pas de mettre son cours en ligne pour relever les défis qui se posent aujourd’hui dans les institutions éducatives. La classe inversée nécessite une préparation spécifique, une scénarisation particulière, elle doit s’appuyer sur des modèles pédagogiques appropriés (6). Ainsi, il faut repenser le cours en redéfinissant les aspects les plus propices à être réalisés à distance et ceux qui seront mieux acquis en présence (10).

Les activités relevant du “connaître” et du “comprendre” peuvent être organisées en dehors de la classe de manière à considérer l’auditoire comme un lieu propice aux interactions et à la mobilisation de fonctions cognitives plus élevées. Ce face à face avec l’étudiant permet d’instaurer un climat d’écoute et de confiance (5) condition préalable à toute démarche visant à créer, renforcer et renouveler son besoin de savoir (6).
Dans la conception de son dispositif, l’enseignant détermine les objectifs à atteindre mais laisse le choix à l’étudiant quant à la trajectoire pour y parvenir.  Pour cela il veille à diversifier les méthodes et les outils utilisés. En amont, il est celui qui pose le cadre et suggère les références. En aval, il est le modérateur et le restructurateur des savoirs mobilisés (10).
Avant d’entrer en classe, sa préoccupation n’est plus centrée sur la connaissance à transmettre mais bien sur l’étudiant en tant que constructeur de son apprentissage. Le temps dégagé permet à l’enseignant d’observer les différents parcours d’apprentissage et de proposer des moments de retour critique.
En somme, l’enseignant change de posture. Expert descendu de son estrade, le voici guide, accompagnateur, coach…(6) et en même temps c’est toujours à lui qu’il revient d’évaluer. Dans l’élaboration, l’appropriation et la personnalisation de ce nouveau rôle, l’enseignant aura besoin d’être accompagné et valorisé (10).

Ressources vidéos/bibliographiques